Fin de l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne

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Ce vendredi, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a invalidé définitivement les accords de pêche conclus entre le Maroc et l’UE, signés en 2019. Ces accords concernaient également les produits agricoles provenant du Sahara occidental, une région disputée. La cour a estimé que ces accords avaient été conclus sans le consentement du peuple du Sahara occidental, une condition essentielle pour leur validité. Cette décision, largement influencée par les protestations du Front Polisario, est perçue comme une victoire diplomatique significative pour le mouvement indépendantiste sahraoui.

Cette rupture met en danger un partenariat clé entre l’UE et le Maroc, affectant notamment des secteurs sensibles tels que la sécurité régionale et la gestion des flux migratoires. Elle pourrait également perturber les échanges économiques et créer de nouvelles incertitudes juridiques entre les deux entités.

Bien que l’accord de pêche ait expiré en juillet 2023, cette décision pourrait avoir des répercussions sur les futures négociations, tout en exacerbant les tensions sur la question du Sahara occidental.

Impact pour l’Espagne

La rupture des accords de pêche entre l’Union européenne et le Maroc va particulièrement affecter l’Espagne, qui dépendait fortement de ces accords pour ses activités de pêche. Voici pourquoi cet impact sera significatif :

  1. Dépendance des pêcheurs espagnols : L’Espagne est l’un des principaux bénéficiaires des accords de pêche avec le Maroc. Les eaux marocaines sont particulièrement riches en poissons, et de nombreux pêcheurs espagnols, notamment en Andalousie, aux Canaries et en Galice, dépendent de ces zones pour leur activité. Avec l’annulation des accords, ces pêcheurs perdent l’accès à ces eaux, ce qui pourrait entraîner une diminution importante de leurs captures et affecter gravement leur rentabilité.
  2. Perte d’emplois : La pêche dans les eaux marocaines permettait à de nombreux Espagnols de travailler, tant sur les bateaux que dans les industries liées à la pêche (transformation, commercialisation, etc.). La fin des accords pourrait donc entraîner des pertes d’emplois dans ces secteurs, aggravant la situation économique dans les régions côtières espagnoles.
  3. Augmentation des coûts d’exploitation : Les pêcheurs espagnols, privés des eaux marocaines, devront soit chercher d’autres zones de pêche, potentiellement plus éloignées et moins rentables, soit réduire leur activité. Cela entraînera une augmentation des coûts d’exploitation (carburant, temps de trajet, etc.) pour les armateurs espagnols, ce qui pourrait rendre leur activité moins compétitive sur le marché européen et mondial.
  4. Tensions politiques et économiques : La fin des accords pourrait exacerber les tensions entre l’Espagne et le Maroc. L’Espagne compte beaucoup sur son partenariat avec le Maroc non seulement pour la pêche, mais aussi pour la gestion des flux migratoires et la sécurité régionale. La rupture des accords pourrait donc compliquer ces autres domaines de coopération, entraînant des conséquences politiques et économiques encore plus larges.

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